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  • Photo du rédacteurvbriffaut

JE SUIS AVEC épisode 4

Cette année encore Claude et Francine ont repris leur sac à dos pour repartir à Madagascar mais cette fois elles ont ajouté dans leurs bagages Sébastien Layral . Les récits qui suivent sont ses témoignages

fil rouge et noir pour un contacteur qui fait office de Klaxon.

Ce matin commence avec le rire haut et fort de Mariette. Nous partons tous les deux dans une école publique d’Ambositra où la cantine est prise en charge par l’association.

Peu de taxi font cette course car il y a un pont dangereux à traverser. mais déjà la 4l se faufilant dans les rues noires de monde est un vrai danger. L’objet sur roue possède une batterie à l’intérieur avec des cosses qui sont enfichées dans le tableau de bord. Il faut payer une bouteille d’un litre et demie d’essence qu’il pose là, près de son siège.

J’ai pris mes chaussures de marche Alpine, tout va bien, il fait, au bas mot trente degrès, et oh miracle technologique : je n’ai pas froid au pied, mais pas du tout.

Les paysages sont de plus en plus chatoyants, la misère suit l’évolution, tout comme l’état des routes, enfin des pistes.

Au bout du chemin, nous quittons le taxi pour un peu de marche vers l’école publique Atroetra. Lorsque j’avance dans l’avant-cour, cela me rappelle les forêts au fond des versants des volcans d’Auvergne qui font le décor de l’école de mes filles.

On est accueillis sur place par les parents d’élèves, les responsables de l’école et tous les enfants. Le bâtiment est rudimentaire mais proprement tenu, la cour est cependant loin d’être plane.

Apres le lavage des mains au savon, les enfant viennent prendre leur assiettes dans les cartables et partent faire la queue pour être servis dans la « cuisine d’été ».

Ils ont tous une tenue, le reste se passe de commentaire, et les femmes de la MAISON JE SUIS LA sont fières d'oeuvrer pour plus démunis qu'elles mêmes.

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Une fois les enfants sortis des classes, trois des couturières de Fazasoma distribuent des vêtements, cousus à la maison JE SUIS LA, à tous les enfants. Puis on remet un ballon de football et un de basketball aux enfants.

Les regards trahissent une grande joie pour la grande majorité.

Joie que je partage très bien.

Les plus petits eux, sont toujours peu rassurés de m’avoir dans leur patte.

Des institutrices me prennent en aparté dans la classe des tout petits pour me rappeler qu’ils n’ont pas de jouets pour eux, et qu’il n’y a plus de gouache, d’ailleurs il n’y a pas grand chose. (ps : lundi, les enfants de la toute petite section auront chacun une palette de gouache avec un pinceau, faudra bien des artistes aussi ici, pour nous venir en aide en France.)

Le sol est tout détérioré, le plafond est dans un piteux état. L’isorel peint qui fait office de tableau est complètement gondolé et plus vraiment noir…

Le repas sera servi. Il s’agit d’une pleine assiette de riz avec des nouilles bien cuites, des morceaux de tomates avec de tout petits morceaux de viandes. Le repas est un repas type, ils ont été calculés en fonction des besoins et des nécessités. Ce qui donne 0,12€.

Puis nous laissons les enfants faire un petit foot. Tous sourient et sont habillés, je crois qu’ils sont heureux, je crois.

C’est repartit avec Mariette qui m’emmène voir un sculpteur avec un tour à main...poétique, je posterai la vidéo dans les commentaires. Il m’offrira l’objet en guise d’amitié.

Maison du tourneur qui a son atelier à l'arrière, un peu éloigné du centre et beaucoup moins cher, me dit-on

Mariette me fait visiter ensuite une parcelle de rizière que l’association à acheter pour la culture. Elle me montre aussi les briques qu’ils arrivent à faire pour être un peu plus indépendants dans les constructions ou les réparations.​​

L’endroit est magnifique: d’étroits chemins de terre sinueux enjambent des rivières avec de petits ponts de bois fragiles.

On arrive dans la cour de quelques dizaines de mètres carré de la tout petite maison bien faite posée là. Les poules y picorent des graines de mais que la locataire des lieux, 87 ans, laisse choir de sa main en toute innocence.

Je visite la maison, séquence émotion. Il y a là un petit espace de 5 mètres carré sur deux niveaux pour un étudiant. S’il organise une boom, ils seront un, un par étage....ça favorise la scolarité sérieuse

Je regagne l’hôtel pour me charger de médicaments arrivés par hasard dans mon sac à dos que je dois porter à Soeur Luigina qui soigne chaque matin les lépreux, Ce sera mon témoignage pour les jours suivants. Sur la route je rencontre Eric, jeune Malgache au contact très facile, qui m’invite a considérer son entreprise. Il souhaite développer de l’éco-tourisme avec une chambre d’hôte dans sa maison pour celles et ceux qui souhaiteront vivre un moment Malgache avec repas, visite guidée, gestion depuis l'arrivée à Antananarivo. Connu des Mamies, il semble un gars qui souhaite vraiment se sortir de la misère. Je lui ai promis de parler de ce qu’il offre: diplôme visible, sourire généreux et petite famille nombreuse chargée dans une maison de 1947.

La nuit tombe vite, je rentre alors dans les rues où finalement on est tous un peu gris, pas trop chat, mais peut être un peu filou pour se jouer des ordonnances que la vie nous a imposé. On peut être rebelle de bien des façons. il en est une armée d’un sourire même édenté qui semble pouvoir mettre tous les sorts de la vie dans le tiroir des souvenirs.

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